
Pour Lys, la lumière du soleil est un danger mortel. Elle a une rare condition génétique qui rend sa peau très photosensible. Solitaire et farouche, elle habite une métropole futuriste, Arcangelis City, et mène une double vie. Le jour, elle est étudiante en littérature ; le soir, elle est artiste dans l'univers virtuel du jeu Alter Ego. Dans cet univers, elle rencontre un Oneiroï, être mythologique capable de manipuler les rêves. Qui se dissimule derrière ce sombre et mystérieux avatar ?
Romantisme, intrigues, aventures épiques, entrez dans un univers fantastique où le rêve et la réalité sont inséparables !
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Extrait :
J'ai dix-neuf ans. Je m'appelle Lys, comme la fleur. Orpheline depuis la disparition de ma mère, je vis seule et je fais des études de littérature.
Orpheline ? Pas vraiment. Il y a mon père, bien sûr. Celui-ci est entré dans ma vie au moment où j'aurais préféré ne jamais le rencontrer, à savoir, le lendemain de mon dix-huitième anniversaire. Autant dire que cet homme, dirigeant de la plus grande banque d'Arcangelis City, était un parfait étranger pour moi. Depuis, les choses n'ont pas vraiment changé entre nous. Qui suis-je à ses yeux ? Un autre pion dans le jeu du pouvoir auquel il se livre ?
Maman m'a élevée seule. C'est elle qui m'a donné le goût de la lecture. J'ai grandi parmi les livres et je dévorais volume après volume. Tout y passait : les classiques, les contes de fées, le fantastique, la science-fiction... Sur les étagères de notre vaste bibliothèque, Moby-Dick de Herman Melville côtoyait Les Aventures d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, ainsi que les collections complètes des œuvres de Jules Verne et de H. G. Wells.
La lecture de La Machine à explorer le temps m'a particulièrement marquée. Lorsque je suis descendue dans les sinistres cavernes des Morlocks en compagnie du héros du roman, j'ai cru me regarder dans un miroir. J'ai été fascinée par ces créatures vivant dans l'obscurité, ne pouvant supporter la lumière du jour. Était-ce une branche monstrueuse, dégénérée de l'arbre de l'évolution humaine ?
Subjuguée par le récit, je ne pouvais m'arracher à la lecture. Comme tous les soirs, maman est venue dans ma chambre, s'est assise sur mon lit et, tout doucement, m'a retiré le livre des mains. Je me suis laissée faire. Elle me souriait. Sous l'éclairage tamisé de la lampe de chevet, ses traits délicats me faisaient penser à un tableau de la Renaissance.
« Maman, suis-je une Morlock ? »
« Mais non, voyons ! »
Elle s'est penchée sur moi, m'enveloppant de son parfum sucré, et ses lèvres se sont posées sur le bout de mon nez.
« Tu es une magnifique petite princesse ! »
Pourquoi avais-je autant de mal à le croire ?